Les mutilations génitales féminines en Afrique : un fléau persistant

Le 06 Février dernier, le monde a marqué de par diverses actions la journée mondiale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitale féminines. En Afrique, les MGF restent une pratique profondément enracinée dans de nombreuses cultures, malgré les efforts internationaux pour les éradiquer. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 200 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi une forme de mutilation génitale, et la majorité d’entre elles vivent en Afrique. Bien que des progrès aient été réalisés au cours des dernières décennies, les MGF continuent de poser un défi majeur en matière de droits humains, de santé et d’égalité des sexes.

  • La situation actuelle en Afrique

Les MGF, qui incluent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins, sont pratiquées dans au moins 27 pays africains. Les taux de prévalence varient considérablement d’un pays à l’autre. Par exemple, en Somalie, en Guinée et à Djibouti, plus de 90 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une forme de MGF. En revanche, des pays comme le Sénégal, le Ghana et le Kenya ont enregistré des baisses significatives grâce à des campagnes de sensibilisation et à des mesures législatives.

Les motivations derrière cette pratique sont multiples : traditions culturelles, croyances religieuses erronées, contrôle de la sexualité féminine et pression sociale. Les conséquences sur la santé des femmes et des filles sont dévastatrices : douleurs intenses, infections, complications lors de l’accouchement, traumatismes psychologiques et, dans certains cas, décès.

  • Les défis persistants

Malgré les efforts pour éradiquer les MGF, plusieurs obstacles persistent. La pratique est souvent perpétuée par des normes sociales profondément ancrées, qui rendent difficile son abandon sans une transformation culturelle majeure. De plus, dans certains pays, les lois interdisant les MGF ne sont pas strictement appliquées, et les communautés continuent de pratiquer ces mutilations en secret.

La médicalisation des MGF, c’est-à-dire la réalisation de ces pratiques par des professionnels de santé, est également un phénomène inquiétant. Cette tendance, observée dans des pays comme l’Égypte et le Soudan, donne une fausse impression de sécurité et de légitimité à une pratique qui reste dangereuse et violente.

La lutte contre les MGF ne concerne pas seulement l’Afrique ; c’est un enjeu mondial qui nécessite une coopération internationale et un engagement continu. En travaillant ensemble, il est possible de mettre fin à cette pratique néfaste et de garantir que chaque fille puisse grandir en sécurité et avec dignité

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